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Pour cet atelier d’écriture, je me suis inspirée largement du livre de Olivier Keraval et Luc Monnerais, Dans la peau du bourreau, BD, Locus solus, 2022. En décoration de salle d’écriture, j’ai pensé à la guillotine à saucisson…

Anatole Deibler, surnommé Monsieur de Paris est né à Rennes, 4 faubourg d’Antrain, le 26 novembre 1863.

Voici une petite vidéo pour présenter le personnage en avant-propos : Anatole Deibler, les carnets d’un bourreau rennais. – YouTube

Son grand-père était bourreau, son père était bourreau. C’est à l’âge de dix-sept ans que Anatole Deibler voit sa première exécution. Cela le dégoûte et il se promet de ne jamais faire le métier de son père.
Lecture de l’extrait du roman graphique de page 26 : « Mes parents s’efforcent tant bien que mal de nous le cacher. Il me faut attendre 1880 et la sordide affaire Menesclou pour en avoir la certitude. Menesclou c’est ce tueur sadique d’une fillette de quatre ans qui défraye la chronique. Entendre notre nom, scandé dans la rue par une foule déchainée, a l’effet de la foudre sur moi : « A bas Grévy, vive Deibler ! »

[…] « Qui suis-je dans tout ça ? Le fils d’un monstre ? Serai-je obligé un jour ou l’autre, de lui
succéder ? Je ne dors plus. Je viens d’avoir 17 ans. »
(page 26)

Après ses trois ans d’armée, il a 19 ans et devient le successeur de son père et de son grand-père. Son père vieillit très mal : hématophobe depuis qu’il a guillotiné une femme, il fait des cauchemars et est paranoïaque. Son fils aura les mêmes symptômes en fin de carrière. Il a alors 73 ans.
Comme il est payé à attendre, il en a profité pour améliorer le système de la guillotine avec un roulement à billes. Il tient également un carnet où il note la météo du jour de l’exécution, le délit, les circonstances, les chiffres…

Il meurt dans l’entrée du métro Saint Cloud, sur son retour vers Rennes en 1939, d’une crise cardiaque.

1/ « Qu’on lui coupe la tête ! »
Dans Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll, le Chapelier donne une explication à Alice au sujet de la Reine du roman :
« La Reine avait une seule méthode pour résoudre toutes les difficultés, petites ou grosses.
-Qu’on lui coupe la tête ! disait-elle sans même lever les yeux. »

A quoi ou à qui voudriez-vous qu’on coupe la tête ?

Exemple :

Le temps maussade de janvier, qu’on lui coupe la tête !
Le retard agaçant de mon dentiste, qu’on lui coupe la tête !

2/Se faire payer en bourreau
Autrefois le bourreau percevait, en vertu du droit de havage — ce droit consistait à prendre dans les marchés autant de grains ou de denrées que la main peut en contenir. Le bourreau, en percevant ce droit, marquait avec de la craie l’habit des marchands, pour quittance du paiement.

On dit même qu’en certains lieux il attendait pour se mettre à l’œuvre qu’un officier de la justice lui eût jeté sur l’échafaud, en présence de la foule, la somme qui lui revenait. C’est sur cet usage qu’est fondée la locution Se faire payer en bourreau, c’est-à-dire se faire payer d’avance.
Faites une liste de tout ce que vous voudriez que l’on vous « paie en bourreau » c’est-à-dire d’avance :

Par exemple: un billet de train pour la Mongolie, une montgolfière pour survoler l’Afrique, un pain aux raisins… commencez par : J’aimerais qu’on me paie d’avance (le droit de)…

3/Bourreau d’enfant au sens figuré.
Amis cruciverbistes, en 5 lettres, trouvez le synonyme de l’expression figurée « bourreau d’enfant » :
Réponse : PIANO
Trouvez d’autres « bourreaux d’enfant » : 8 lettres : EPINARDS, 7 lettres : DEVOIRS, etc…

Annoncez le nombre de lettres puis donnez le mot ! Tour de table très amusant avec ce jeu.

4/Ode à mon bourreau des cœurs !
Landru, célèbre tueur en série, a été pendant son procès et avant qu’on lui coupe la tête surnommé le bourreau des cœurs car il séduisait les femmes avant de les occire et de les brûler dans sa chaudière à bois.

Ode à mon bourreau :
« Tu es mon beau bourreau, celui que j’aime comme il faut »…
Continuez cette phrase avec des rimes en O pour célébrer votre bourreau des cœurs adoré. Piochez éventuellement dans cette banque de mots !

chapeau-bandeau-landau-Saint Malo-claustro-homo-hétéro-marmot-piano-blanco-paréo-complot-marteau-frigo-créneaux-château-boulot-journaux-crado-porto-judo-gigot-cargo-manteau-pâtes bolo-marteau-cuistot-magot-gigolo-plumeau-parano-mytho-lexo-numéro…

5/Un bourreau de travail.


« Il fut, sans conteste, un personnage remarquable, un bourreau de travail, un homme fort cultivé. » Et de fait, Anatole Deibler a réalisé 395 exécutions dans sa longue carrière.

Amusez-vous à inventorier toutes les raisons pour lesquelles le personnage que vous imaginez ne sera jamais un bourreau de travail !
Utilisez le « tu »,
Commencez par : « tu ne seras jamais un bourreau de travail… »
Exemple : parce que tu as trop de chaussettes dépareillées à rassembler, tu ne sais pas tailler un crayon…

6/Elle avait un doux prénom, cette Louisette…
Parlez de Louisette en des termes flatteurs, amoureux presque, décrivez-la, Faites-la parler éventuellement.

Votre portrait avantageux se terminera par cette chute véridique : Louisette ou Louison, c’était le surnom de la guillotine donnée par le peuple !

Elle avait un doux prénom, Louisette…

7/On m’appelle Monsieur de Paris :

Le samedi 20 mai 1932 à Rennes, la guillotine est installée aux portes de la prison Jacques Cartier. Une foule de rennais est contenue par des gendarmes à cheval.
Lagadec 24 ans est condamné à mort pour parricide. Il sera exécuté, sous la pluie, à 4h du matin. C’est le 195ème condamné à mort que Deibler exécute.

Ouest France (Ouest Eclair) titre le lendemain : « Deibler tue avec élégance. » Ce à quoi il aurait répondu : « Je ne tue pas, je rends justice. »

Anatole écrit alors de Rennes, une lettre à sa femme Rosalie, restée à Paris.

Ma douce Rosalie,
Je t’écris cette lettre de Rennes. au sujet du travail, la routine. En revanche… (à vous de continuer cette lettre!)

Bibliographie

Voici la référence des livres qui m’ont été utiles pour la construction de cet atelier d’écriture. (Animateur/trice, si tu utilises mes jeux, n’hésite pas à citer ta source par honnêteté intellectuelle : www.ecrit-tout.fr)

Olivier Keraval, Luc Monnerais, Dans la peau du bourreau, BD, Locus solus, 2022

Barbara, Le bourreau

Jacques Douai, La complainte du bourreau

Bobby la Pointe, Sentimental bourreau

Christophe Bigot, Autoportrait à la guillotine, Stock

Extrait : « Longtemps, j’ai cru que j’avais été guillotiné dans une vie antérieure. Cet aveu a toutes les allures d’une énormité, je sais. Tout ce que je puis dire à ma décharge est que ma croyance est révolue – quoiqu’elle fasse encore partie de moi. Il y a quinze ans, souffrant de problèmes de dos, j’ai consulté sur le conseil d’une amie un masseur versé en sophrologie. Tout en me pétrissant les lombaires, il m’a questionné sur mon passé. Avec une certaine réticence, j’ai évoqué cette croyance déjà ancienne. Lui a pris la chose très au sérieux. Aussi sec, il m’a parlé d’une patiente qui ressentait des douleurs aiguës entre les omoplates. Elles s’expliquaient, à l’en croire, par des coups de poignard reçus au XVe siècle, alors que la dame était assaillie par des Ottomans en plein marché. J’ai trouvé ça exotique. Poétique, presque. En même temps, je me suis retenu de rire. »

François Bizot, Le silence du bourreau, Flammarion dont voici le résumé effroyable (source Wikipedia) :

L’ethnologue français François Bizot est arrêté au Cambodge par les Khmers rouges en 1971 : détenu pendant trois mois et condamné à mort, il est libéré grâce à l’intervention de son geôlier, un jeune révolutionnaire idéaliste du nom de Douch. 1988: en visitant l’ancien centre de torture de S21, Bizot découvre que son « libérateur » est responsable de la mort de milliers de personnes. En 2003, Bizot revoit Douch pour la première fois. Un étrange dialogue se poursuit au-delà de leur rencontre, où Douch s’expose avec une étrange sincérité… »

Article du Ouest Eclair du 3 février 1939

Le poème Hommes de Robert Desnos

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