Les ama japonaises, « femmes de la mer ».
Matériel : le livre de Kusukasu Uraguchi Ama no Shima (voir la bibliographgie en bas de page) + quelques photos imprimées format A4.
Distribuer au jeu numéro 3 des coquilles d’ormeaux (AWABI) Commandées chez le pêcheur breton de l’île de Groix Haliotis.
Voici une vidéo ancienne, qui vous plongera dans l’univers incroyable des amas japonaises. N’ayez pas peur lorsque le lien s’ouvre. Vous n’avez pas besoin d’avoir un compte facebook pour lire la vidéo. Voici le procédé : cliquer sur : Refuser les cookies. Puis fermer la fenêtre Facebook se connecter par la croix en haut à droite, puis regarder en toute tranquillité la vidéo.
« Les ama, « femmes de la mer » en japonais, forment une communauté exclusivement féminine au Japon. Ces ama sont des plongeuses. En apnée, jusqu’à une minute, elles vont pêcher des ormeaux, des algues. Un art qui se transmet de génération en génération avec des traces à moins 500 avant JC.
Dans un pays où les femmes passent au second plan derrière leurs maris, les ama symbolisent une féminité souveraine. Elles sont libres, intrépides, gaies. La pratique de leur activité dangereuse a façonné l’image d’une femme fascinante, proche de la nature. Autrefois, elles plongeaient nues, puis avec des combinaisons en coton blanc (elles avaient froid et certaines ont souffert de pneumonie), désormais, elles enfilent des tenues en néoprène. Attachées à une corde faite d’écorce de mûrier ou de chanvre, elles sont reliées au bateau ou à leur bouée. Celles qui plongent plus profond sont lestées de 15 kilos. Les plongées de deux à cinq mètres durent 90 minutes. Elles pêchent essentiellement des ormeaux et des algues.
Kusukasu Uraguchi (1922-1988) est un photographe amateur qui est resté toute sa vie à Shima, petit village péninsulaire. Il a photographié pendant plus de trente ans les amas de son village. Voici une critique du livre de photographies par Jean-Marc Pinson de Ouest France :
« En noir et blanc, avec un cadrage décalé, il a parfaitement saisi l’âme des ama par des portraits, collectes sur le rivage, départs à bord d’embarcations chargées de paniers, récoltes sous-marines, plongeons répétés, scènes d’intimité et de repos dans l’amagoya, cabane uniquement accessible aux ama : les images d’Uraguchi mêlent tradition propre au Japon, esthétisme, écologie et grâce. »
Source : Jean-Marc Pinson, journaliste, Ouest France
1/Une minute d’apnée à peu près.
Voici trois possibilités de démarrage d’écriture.
Vous en choisissez une seule et vous développez. Soit en puisant dans votre propre expérience (on a tous fait enfant de l’apnée au fond d’une piscine), soit en créant un personnage.
Une minute en apnée ? J’adore !……
Une minute en apnée ? Je déteste !…..
Une minute en apnée ? Peu m’importe, peu me chaut !….
2/Retenir son souffle…
Finalement, retenir son souffle à Shima, qu’est-ce que cela veut dire ?
Mélangez vos trouvaille à partir du sens propre et du sens figuré.
Ça veut dire…
Ça veut dire…
Ça veut dire…
Variante :
Cap ou pas cap ?
Diviser le groupe en deux : Un groupe « capable » / un groupe « pas capable »
Une minute d’apnée, c’est facile tu verras, il suffit de…
Une minute d’apnée, c’est quasiment impossible ! pour cela, il faudrait…
3/L’awabi : l’oreille de la mer et l’isofuku, la « La flûte de la mer ».
Distribuer une coquille d’ormeau d’élevage à chaque participant(e). souligner la forme de l’objet, son drapé, l’arc en ciel que reflète la nacre.
L’awabi est surnommé l’oreille de la mer, du fait de sa forme qui ressemble à une oreille.
L’isofuku est le doux sifflement qui se fait entendre lorsque les ama reprennent leur souffle à la surface, les lèvres resserrées en avant, pour « éviter la paralysie du cœur ».
Nous allons construire un dialogue (dia=deux ; logue = parler). On signifie le passage d’une parole de personnage à un autre en mettant des tirets cadratins. Il n’est pas nécessaire d’insérer des didascalies.
Le personnage Awabi est un enfant, il pose des questions à Isofuku, plus âgée, pleine de sagesse.
Awabi commence :
— Isofuku, as-tu entendu… ?
— …
— …
— …
4/Les amas vues par Sei Shonagon.
Sei Shônagon, est une dame de cour japonaise au service de l’impératrice Teishi, l’une des deux impératrices de l’époque, toutes deux épouses de l’empereur Ichijô (règne 986-1011). Nous sommes au XIème siècle, au Japon. Sei Shonagon rapporte sa découverte d’amas plongeuses :
En voici le texte, tiré de Notes de chevet, pages 299 et 300.
« Les pêcheuses qui plongent dans la mer ont un bien triste métier ! On se demande ce qu’elles feraient si la corde attachée à leur ceinture venait à se rompre. Si c’étaient seulement des hommes qui fissent leur besogne, on trouverait la chose possible ; mais à des femmes, il doit falloir un courage au-dessus du commun. Pendant qu’elles travaillent, les hommes sont dans leurs barques, et, tout en chantant à pleine voix, ils avancent et laissent flotter sur la mer la corde faire de l’écorce de mûrier. Sans doute ne s’inquiètent-ils pas du grand danger que courent les femmes ! Quand les pêcheuses veulent revenir à la surface, elles tirent sur la corde. Alors les hommes se précipitent pour la saisir, ils l’amènent à eux avec une hâte bien compréhensible. Vraiment, les gens qui voient seulement ces femmes, à bout de souffle, s’appuyer sur le bord du bateau, sentent leurs paupières se mouiller ; on est stupéfait, au point de n’en pas croire ses yeux, quand on regarde les hommes qui vont ça et là, sur la mer, après avoir laissé les pêcheuses s’enfoncer dans l’eau. Ce ne sont pas, je suppose, des choses que l’on puisse jamais s’attendre à voir. »
Choisir une des photos présentées d’amas nues en plongée extraites du livre de Kusukasu Uraguchi, et écrivez-lui une lettre dans laquelle vous direz combien vous l’admirez, l’enviez, voulez faire comme elle…
Chère ama……..
5/L’expérience de l’ama.
Chaque jour, l’ama monte sur le bateau, barré par son mari, et même si l’eau est froide et qu’elle est fatiguée ou âgée, elle part pêcher les ormeaux, entre 2 à 5 mètres de profondeur et en apnée.
Ama, femme de la mer, montre-moi…
6/ La transmission aux jeunes filles entre 11 et 19 ans.
Keiko ama, cela veut dire jeune ama apprentie pêcheuse d’ormeaux ou d’algues.
Donnez-lui le mode d’emploi pour une bonne pêche fructueuse, au sens propre comme au sens figuré.
Keiko, il faudra, il ne faudra pas…
8/L’amagoya
L’amagoya est une cabane de ama tuée sur la plage. C’est un espace de repos réservé aux femmes, avec un feu de bois pour se réchauffer, avant de rentrer chez soi.
« Le feu est essentiel pour le nez, il faut se réchauffer jusqu’à suer. On a des cystites, on est malades ou enrhumées. »
Au cœur de l’amagoya, tu as entendu leurs secrets. Déclinez ces secrets du premimer jusqu’au cinquième.
Le premier des secrets est……
Le deuxième secret……………
Etc.
Une ama goya traditionnelle (hutte en paille), construite par des plongeuses elles-mêmes.
©Photo Vincent Guigueno
Bibliographie :
- Kusukasu Uraguchi, Shima no Ama, Xavier Barral édition, Juillet 2024
- Sei Shonagon, Notes de chevet, XIème siècle, Gallimard/Unesco, 1966-1996 page 299 : les pêcheuses
- Yukio Mishima le tumulte des flots, folio 1978