Attention : ces jeux d’écriture sont destinés à un usage strictement personnel : il est interdit de les utiliser dans le cadre d’une animation en public ou sous toute autre forme, sous peine de plainte et de demande de dommages et intérêts. La seule animatrice de mes jeux d’écriture, c’est moi ! Céline Feillel
L’origine de cet atelier est la découverte d’un livre de la cabane à livres, dans lequel il y avait des photos d’identité en noir et blanc d’un inconnu.
Matériel : L’œuvre d’art de Sylvie Meunier, artiste plasticienne, Les deux font la paire, éditée chez Pyramid, 2023 et des visages en noir et blanc d’inconnus, découpés dans des magazines et montés en badge.
On va jouer à faire le portrait d’inconnu(e)
1/ « Aimez-vous Brahms ? »
(D’après le titre d’un roman de Françoise Sagan, 1959)
On choisit un portrait et on interroge le personnage représenté : on ne s’adresse à lui que sous la forme interrogative, on ne le laisse jamais répondre, on enchaîne question sur question, en abordant le plus de domaines différents possible, comme un interrogatoire mais doux, empathique. Montrez que vous vous intéressez sincèrement à la personne.
Qui êtes-vous ? Aimez-vous nager ? Mangez-vous toujours chez vous le soir ? Etes-vous fier de vous ? Avez-vous des animaux ? A vous de continuer !
2/Portrait en négatif et en litote !
Choisir un deuxième portrait, utiliser le Tu et la forme négative pour parler de ce personnage. Voici les constructions à reproduire : ne… pas ; ne… plus ; ne… jamais ; ne… point ; ne… guère ; ni…ni… Exemple de litote : « Tu ne détestes pas les dimanches » = « tu aimes les dimanches ». On peut varier, en mélangeant le concret et l’abstrait.
Tu ne manges jamais de pain, tu n’aimes pas marcher sur les trottoirs, tu ne ris pas toujours aux blagues, tu ne les comprends pas la plupart de temps, tu ne parles ni le russe ni le japonais, tu ne manges jamais avec les mains, tu n’apprécies pas les fêtes d’anniversaire… A vous de continuer !
3/ « Deux ou trois choses que je sais d’elle… »
(D’après le titre d’un film de Jean-Luc Godard, 1967)
Choisir un personnage féminin et rapporter ces deux ou trois choses que vous savez d’elle. vous utiliserez l’imparfait de l’indicatif: cela donnera une petite touche nostalgique, et mystérieuse (est-elle partie, ou morte ou a-t-elle changé à ce point ?…)
Je sais qu’elle aimait marcher pieds nus et qu’il lui arrivait d’écouter du M Pokora quand elle prenait sa douche. A vous !
4/La photo de famille
Voici une famille dans les années 40 ou 50 ?
Vous ne connaissez pas les personnes qui sont photographiées, ce cliché ne vous dit rien de spécifique. Ces personnes n’ont laissé comme trace que leur image sur un papier jauni. Le photographe semble avoir créé une petite mise en scène : la petite fille joue le rôle de la photographe. Certains jouent le jeu de la pose: la femme assise à droite, les mains posées sur ses genoux. L’homme à côté d’elle, se tient de manière ostentatoire. Les autres personnages assis semblent subir le temps de la photographie.
Si je vous dis que l’une des personnes est Prix Nobel, qu’une a mis au monde seize enfants, qu’une autre a, malgré un handicap visuel prononcé, pu ouvrir son restaurant… Votre regard change alors sur la perception de cette image, non ? Alors, qui est qui ?
Amusez-vous à imaginer qui est qui… Imaginez les liens, les métiers, les personnalités. Commencez par la gauche et allez vers la droite. Choisissez un ou deux personnages sur les sept. Vos paragraphes seront concis, sorte de résumés autobiographiques de chaque personnage.
5/Généalogie.
La généalogie ascendante ou descendante. Elle est souvent représentée par un arbre à plusieurs branches.
En une seule phrase, logorrhéique, faites la généalogie d’un personnage choisi parmi les portraits. Commencez comme ça :
« Il est bourguignon par son père, marié à une ouzbèke, elle-même fille de grainetier hongrois, marié à une bigoudène d’origine berbère, ayant un père originaire du limousin, lui-même fils de corse ashkénaze… »
Les badges ont été créés pour l’atelier, chaque participant est reparti avec le sien ! C’est noël avant l’heure!
Bibliographie
Sylvie Meunier, Les deux font la paire, Pyramid, 2023 Oeuvre de l’artiste plasticienne
Philippe Gabel, Vide-greniers, Creaphis éditions, 2011
Roland Topor, Portrait de Suzanne en pied, Balland, 1978, rééd. Wompat, 2019
Hélène Gestern, Eux, sur la photo, Arléa, 2011
Isabelle Monnin, Les gens dans l’enveloppe, JC Lattès, 2015
Jean Cau, Croquis de mémoire, Julliard, 1985; rééd. La Table Ronde, 2018
Anne Ancelin Schützenberger, Aïe mes aïeux !, Liens transgénérationnels, secrets de famille, syndrome d’anniversaire, transmission des traumatismes et pratique du génosociogramme Paris, Desclée de Brouwer, 1988. (16e édition revue et augmentée le 4 septembre 2007)
Jacques Brel, Ces gens-là
